
Dans une TPE ou une PME, vous devez régulièrement rendre des comptes : campagnes sur les réseaux sociaux, publicités payantes, lancement d’un webinaire ou d’un ebook, optimisation d’une landing page. Choisir les bonnes statistiques marketing à présenter n’est pas un exercice cosmétique : c’est la condition pour convaincre, obtenir des arbitrages et piloter l’action. Or, les indicateurs utiles ne sont pas toujours ceux que l’on croit. L’objectif : présenter des chiffres clairs, comparables et actionnables, puis expliquer ce qu’ils changent concrètement dans la stratégie.
Réseaux sociaux : regarder au‑delà de la portée
La portée pure impressionne souvent… et trompe parfois.
Une publication Facebook vue 10 000 fois avec moins de 1 % d’interactions est moins utile qu’un post vu 3 000 fois avec 5 % d’engagement : la seconde mobilise davantage, donc pèse plus dans l’algorithme et dans la mémorisation. En 2024, le panorama français confirme cette logique : le public est très présent sur les réseaux, mais l’engagement moyen reste modeste selon les plateformes, d’où l’importance du contenu et du rythme éditorial.
Suivez :
- taux d’engagement (par format),
- évolution des abonnés,
- répartition démographique,
- créneaux horaires qui performent,
- et part d’abonnés réellement actifs.
Documentez ce qui marche (par exemple, si vos vidéos génèrent trois fois plus de partages que vos visuels statiques) et ajustez vos formats en conséquence.
Repères utiles : usage des réseaux en France (rapport annuel), engagement moyen par plateforme, profil d’âge des audiences, à confronter à votre cible. Voir les sources en bas de page.
Publicité payante : du clic au revenu, racontez la chaîne de valeur
Un tableau de bord publicitaire lisible démarre au clic mais se juge au revenu. Un budget de 500 € qui génère 1 000 clics affiche un CPC de 0,50 € (plutôt compétitif). Pourtant, si la conversion n’atteint que 1 %, la campagne reste fragile par rapport aux repères e‑commerce. Posez la question du ciblage, du message, de la vitesse de la page et de l’offre. Complétez par un ROAS (retour sur dépense publicitaire) et une valeur vie client (CLV) pour évaluer la rentabilité réelle : une acquisition un peu chère peut être excellente si la fidélité suit. Segmentez vos résultats (audiences, créas, emplacements) et mettez en avant ce qui doit être ré‑investi ou coupé.
Repères utiles : CPC/CPM moyens observés sur Meta, taux de conversion e‑commerce par secteur en 2024–2025, à comparer à vos propres données.
Site web et landing pages : des signaux à interpréter, pas à subir
Un site performant convertit des intentions en actions et cela doit apparaître dans les statistiques marketing à présenter à votre N+1. Surveillez la proportion de visiteurs uniques vs récurrents (fidélité), le taux de rebond (pertinence perçue du contenu et/ou problèmes techniques), le temps passé et, côté e‑commerce, l’abandon de panier. Un taux d’abandon élevé oriente vers les causes classiques : étapes de paiement trop longues, manque de moyens de paiement locaux, frais additionnels trop tardifs, rassurance insuffisante. Testez vos hypothèses (A/B), simplifiez les frictions et mesurez l’impact sur la conversion.
Repères utiles : benchmarks France sur rebond, durée de session, conversion et abandon panier (voir les sources). Adaptez toujours par vertical (retail, services, B2B, etc.).
Comment présenter des statistiques marketing à un N+1 : du reporting au récit
Un bon rapport ne se contente pas d’aligner des KPI. Il raconte une trajectoire : d’où part‑on, qu’a‑t‑on testé, qu’est‑ce qui a progressé, où investir maintenant. Structurez votre présentation ainsi :
- 1) Contexte (objectif, cible, période),
- 2) Résultats clés vs repères (vos chiffres comparés à des moyennes sectorielles),
- 3) Analyse (hypothèses, signaux faibles, limites),
- 4) Décisions (ce que l’on arrête, ce que l’on amplifie),
- 5) Prochain test (un seul, mesurable).
Vous gagnez en crédibilité parce que vous transformez des données éparses en plan d’action concret. C’est l’objectif des statistiques marketing.
Repères 2024–2025 : ce que disent les études
Réseaux sociaux
Le rapport « Digital 2024 » offre la photographie la plus complète de l’usage d’internet et des réseaux sociaux en France (utilisateurs actifs, pénétration, temps passé). Les taux d’engagement varient fortement selon les plateformes et les secteurs : comparez vos formats et votre fréquence à ces repères plutôt qu’à des moyennes globales.
Publicité
Les benchmarks 2024 indiquent des ordres de grandeur pour le CPC et le CPM sur Facebook/Instagram, à manier comme des ranges indicatifs et non des cibles absolues. Le plus pertinent demeure la comparaison interne : version A vs version B, et l’évolution de vos propres coûts d’acquisition à offre et saison comparables.
Site web et e‑commerce
Les études annuelles sur l’expérience digitale montrent que « les rebonds captent quasiment la moitié du trafic » en moyenne, avec des variations par industrie. Côté e‑commerce, l’abandon panier reste structurellement élevé autour de 70 % selon des méta‑analyses, ce qui justifie de travailler la vitesse, la clarté des frais et la réassurance tout au long du tunnel.
Conclusion
Présenter des statistiques marketing, c’est expliquer une stratégie. Vous mettez en scène vos résultats par rapport à des repères crédibles, vous montrez ce que vous avez appris, et vous proposez clairement l’étape suivante. Une donnée n’a de valeur que si elle débouche sur une décision. C’est ce que votre N+1 — ou votre client — attend de vous.
Sources (sélection)
- Panorama France « Digital 2024 » (We Are Social / DataReportal). Accéder
- Digital Experience Benchmark 2024 (Contentsquare) — tendances rebond, parcours et conversion. Accéder • Explorer interactif : Accéder
- Cart Abandonment Rate (synthèse de 49 études, Baymard Institute). Accéder
- Facebook Ads Benchmarks 2024 (WordStream / LocaliQ) — CPC/CPM/CTR indicatifs. Accéder
- Aperçu global « Digital 2024 » (We Are Social). Accéder
Exemples de KPI vs benchmarks France (2024–2025)
Réseaux sociaux : regarder au‑delà de la portée
Taux d’engagement moyen (tous formats)
Croissance d’abonnés
Part d’abonnés réellement actifs
Publicité payante : du clic au revenu
CPC moyen (€)
Taux de conversion (%)
ROAS (retour sur dépense pub)
Site web & landing pages : des signaux à interpréter
Part de visiteurs récurrents
Taux de rebond (%)
Abandon de panier (%)
Sources : DataReportal/Hootsuite « Digital 2024 – France » (usage & engagement) ; WordStream (benchmarks Facebook/Instagram Ads 2024) ; Contentsquare « Digital Experience Benchmark France 2024 » ; Kameleoon (conversion e‑commerce 2023) ; Baymard Institute (cart abandonment 2024). Benchmarks indicatifs — adaptez par secteur.
Photo by rawpixel-com


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